Chaque année, la circulation routière cause la mort d’une grande quantité d’animaux. Avec l’évolution grandissante du parc automobile et le développement du réseau routier, la faune sauvage est de plus en plus menacée. Quelles solutions, pratiques et efficaces, permettent de préserver les animaux des accidents de la route ?
Protection des animaux contre les accidents routiers : un projet inédit
Le nombre d’accidents lié aux animaux sauvages a quintuplé en 10 ans en France. Les autorités et les collectivités doivent ainsi considérer l’impact sur la faune sauvage de toute nouvelle infrastructure routière générant un trafic important.
En 2020, un projet d’étude sur la mortalité routière est mené par la LPO, en partenariat avec le Conseil Départemental des Pyrénées-Atlantiques. Le Département des Pyrénées-Atlantiques est chargé de la construction et de l’entretien d’un réseau routier faisant plus de 4 500 km. Par conséquent, sa responsabilité envers la protection de la biodiversité prend tout son sens.
À terme, l’objectif est d’aménager le réseau routier afin de le rendre moins dangereux pour la faune sauvage. Ce projet mêlant formation des citoyens, sciences participatives et étude des données est une première dans le département.
Installation de clôtures le long des infrastructures
Installer des clôtures tout le long des infrastructures routières permet d’assurer la sécurité des usagers par rapport aux collisions avec la faune sauvage. Elles contribuent en même temps à la protection de la biodiversité, notamment les espèces menacées de disparition. Aux abords des passages à faune, ces clôtures ont aussi pour objectif de diriger les animaux vers ces infrastructures.
Aucun texte réglementaire n’oblige les gestionnaires de route à fermer une voie de circulation. Toutefois, le ministère en charge de l’environnement, par le biais de différents textes, demande à ce que les clôtures soient installées en rapport avec le type de la voie. Mais pas uniquement, car les clôtures doivent être posées selon plusieurs paramètres :
- Les caractéristiques du lieu,
- Le caractère accidentogène de la zone,
- Les aménagements faunistiques.
Quant aux autoroutes, la jurisprudence impose aux gestionnaires de clôturer les voies rapides. Celles-ci doivent se trouver près des massifs forestiers abritant la grande faune et dans les zones de passage habituel.
Quels critères prendre en compte ?
Des critères sont à prendre en compte pour l’installation de clôtures de long des infrastructures routières et ferroviaires. Quatre critères sont à considérer pour la mise en place efficace d’une clôture à faune :
- La hauteur ;
- La dimension de la maille (sur un même panneau de clôture) ;
- L’emplacement ;
- L’entretien.
On peut aussi superposer plusieurs grillages à maillages différents via le système d’agrafage. Cette technique cible la grande, moyenne et petite faune (notamment les amphibiens).
Il existe également différentes sortes de clôtures, tout dépend des espèces visées :
- Herbagères, destinées aux chevaux et aux bovins
- Des grillages souples (grillages simple torsion, triple torsion, soudés ou noués)
Reconsidérer la protection des usagers de la route sans tuer les animaux
Alors que les méthodes utilisées jusqu’à aujourd’hui ont été un échec, il faut reconsidérer la protection des usagers de la route, sans pour autant tuer les animaux impliqués dans un accident.
Certaines méthodes ont déjà prouvé leur efficacité, mais elles n’ont jamais pu être appliquées à grande échelle.
- Sur des zones où se produisent fréquemment des collisions, l’installation de détecteurs d’animaux (infrarouges, etc.) permet de diminuer considérablement les accidents.
- Les barrières olfactives augmentent la vigilance des animaux et les font éviter les endroits à découvert.
- Les barrières électriques et les clôtures empêchent de franchir les voies à des zones déterminées.
- En équipant les véhicules de capteurs, le conducteur est prévenu du potentiel danger. Le dispositif déclenche même un freinage immédiat.
- Des passages au-dessus et en dessous des routes facilitent la circulation des animaux.
Images : wikimedia.org ; uneblondeennorvege.com